Classes de Français au Collège

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RÉCITS HISTORIQUES


1-La bataille de Zaatcha
La bataille de Zaatcha à l'automne 1849 opposa les troupes françaises aux troupes algériennes du Cheikh Bouziane décidées, au nom de la guerre sainte, à chasser les Français.
C'est au cours de cette bataille qu'un massacre fut perpétré par l'Armée française, dont le but, au-delà de la vengeance, fut de décourager toute tentative de résistance des Algériens.
Au cours de ce siège de 52 jours, les Français ont perdu plus de 2000 hommes dont 600 sont morts de choléra.
Tous les habitants de Zaatcha, sans ecxeption, dont les femmes et les enfants, furent massacrés.
A propos de la sauvagerie de l'assaut final pour la prise de la palmeraie de Zaatcha, Alfred Nettement dans son ouvrage note :
"L'opiniâtreté de la défense (de Zaatcha) avait exaspéré les zouaves. Notre victoire fut déshonorée par les excès et les crimes [ ... ] Rien ne fut sacré, ni le sexe ni l'âge. Le sang, la poudre, la fureur du combat avaient produit cette terrible et homicide ivresse devant laquelle les droits sacrés de l'humanité, la sainte pitié et les notions de la morale n'existaient plus. Il y eut des enfants dont la tête fut broyée contre la muraille devant leurs mères ; des femmes qui subirent tous les outrages avant d'obtenir la mort qu'elles demandaient à grands cris comme une grâce. Les bulletins militaires insistèrent sur l'effet que produisit, dans toutes les oasis du désert, la nouvelle de la destruction de Zaatcha, bientôt répandue de proche en proche avec toute l'horreur de ces détails. [ ... ]".

Histoire de la conquête de l'Algérie, op. cité., p.298-299.

2-L'évacuation d'un village
La scène se passe à Tala pendant la Guerre de Libération. Ce village kabyle doit être détruit et ses habitants n'ont qu'une heure pour quitter les lieux.
Les habitants ne savaient pas ni par où commencer ni quoi prendre. Ils empilaient d'abord tout parce que tout était nécessaire ou simplement parce qu'ils avaient l'habitude des choses et qu'ils y tenaient. Ils s'affolaient parce qu'ils ne savaient pas exactement combien de temps il leur restait.
Les rues de Tala étaient désertes. Quand éclata le premier obus, personne n'avait encore quitté sa maison parce que l'heure n'était pas passée. Aussitôt tous s'affolèrent. Les femmes criaient. De partout sortaient des groupes apeurés qui criaient, s'appelaient, se heurtaient dans la rue avec leurs ballots.
Un deuxième obus passa au-dessus de leurs têtes. Les derniers qui n'étaient pas encore sortis du village eurent le temps de voir le minaret voler en éclats.

Mouloud Mammeri (L'Opium et le bâton).

3-La grande insurrection de 54
Malgré toutes les difficultés, le peuple algérien a toujours résisté à l'occupant, génération après génération jusqu'à l'indépendance.
D'abord, de 1830 à 1920, le peuple algérien menait une longue guerre armée active malgré les massacres, les destructions massives et les incendies que les colons n'hésitaient pas à présenter comme "l'unique moyen pour gagner la guerre".
Ensuite, après la création des mouvements populaires en 1920, la résistance a pris de nouvelles formes, surtout avec l'apparition des partis politiques. En effet, entre 1920 et 1945, on a enregistré des actions des maquisards isolés, des attentats contre les colons, ...
Puis, le 8 mai 1945, après la défaite du fascisme, les Algériens défilent pour réclamer leur liberté. Mais malheureusement, ces manifestations sont réprimées dans le sang par les colonisateurs.
Enfin, le mouvement irrésistable qui a uni tous les Algériens aboutit à la grande insurrection victorieuse de 1954 qui a duré presque huit ans et a fini par mettre fin à l'ennemi en 1962.
Ainsi, la résistance extraordinaire du peuple algérien a fait toujours l'admiration du monde ...

Ahmed Akkache, la résistance algérienne.

4-Le Premier novembre 54
Une guerre qui dura huit ans. Le déclenchement se fit par plusieurs attentats la nuit du 1er novembre 1954 en différents points du territoire. C'est la première action d'un mouvement. Le FLN qui diffuse depuis le Caire une émission radio invitant le peuple algérien à s'associer dans une lutte nationale. La France ne lâchera pas l'Algérie ! "Les départements d'Algérie font partie de la République, ils sont Français depuis longtemps. Jamais la France, jamais aucun parlement, jamais aucun gouvernement ne cédera sur ce principe fondamental. L'Algérie c'est la France et non un pays étranger que nous protégeons." Alors que la France accorde leur indépendance à la Tunisie et au Maroc, elle la refuse à l'Algérie. Dès que l'Armée française boucle les frontières, la guerre commence. Une guerre où l'Armée coloniale a généralisé sa barbarie à tout le territoire algérien ; une véritable guerre avec ses héros et ses criminels ; ses victimes innocentes, ses résistants torturés à mort, exécutés froidement, les mains liées dans le dos ou aidés à "se suicider", avec ses "porteurs de valise" qui se sont battus pour une Algérie libre. Une guerre avec ses villages brûlés et ses enfants morts de faim ou de froid ou d'une balle lors de fusillades sur des manifestations. Une guerre où les enfants payent encore de leur vie en jouant avec les mines antipersonnelles disséminées le long des frontières avec les pays voisins. Une guerre sans merci où l'Armée française usa de tous les moyens pour allonger le nombre de victimes portant à plus d'un million et demi le nombre de martyrs. Les Aurès furent le premier territoire conquis suivi par le Djurdjura.

5-Les enfants de la guerre
Comme leurs pères, les enfants algériens ont refusé le colonialisme français et ont rêvé de faire de l'Algérie un pays libre et indépendant, ils ont mûri avant l'âge et ont sacrifié leurs enfances.
En 1957, Rabah avait 9 ans, sa mission consistait alors à porter aux Moudjahidine de l'ALN des lettres et de la nourriture.
"Je parcourrais six à douze kilomètres en empruntant des chemeins dangereux. Il fallait à tout prix éviter les soldats ennemis. Quand j'avais faim, je mangeais des herbes. Je ne touchais jamais au couffin".
C'était déjà un héros.

6-Hassiba
Au cours de la lutte de libération, Hassiba une jeune fille de 16 ans, conduite par Youcef, gagne le maquis pour la première fois. Hassiba, en traversant la place, les yeux fixés sur Youcef qui la devance, se met à réciter sa vie. Depuis trois mois, elle attend ce jour ...
Une voix murmure en elle : "Il me faudra expliquer aux frères". Tout le temps où elle a attendu elle s'est répétée ce qu'elle devait dire alors.
- Moi depuis le début, j'ai dit : "Je veux monter au maquis, je veux travailler avec les combattants !" ... L'an dernier, on m'a répondu : "Tu es trop jeune, il faut que tu réfléchisses bien".
Maintenant j'ai 16 ans ans ! J'ai beaucoup réfléchi.
La révolution c'est pour tout le monde, pour les vieux, pour les jeunes. Je veux donner mon sang à la révolution.
Un jour un frère lui a demandé : "Que sais-tu faire" ? Elle a répondu : "Rien". Elle a appris ensuite, pendant trois mois à soigner, à faire des pansements, des piqûres.
- On a besoin d'une infirmière, veux-tu toujours partir ?
Mais la vie à la montagne est dure. Il te faudra marcher chaque nuit. La nuit est à nous. Nous marchons.
- Je pourrai marcher ! pieds nus, s'il le faut. Je veux marcher avec les combattants, je veux souffrir avec les combattants jour et nuit.

D'après Assia Djebar "Les enfants du nouveau monde".




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